« Pour vendre, il faut s’interroger : quel est le juste prix de mon exploitation ? »

EXPERTISE- 25 à 30 % des éleveurs pourraient ne plus livrer de lait à la fin de la décennie. En plus, quatre élevages en structure collective sur dix connaitront un départ d’au moins un associé dans les cinq prochaines années. Quelles sont les conditions pour qu’une partie de ces exploitations trouvent un repreneur ou que les associés soient remplacés ? Éléments de réponse avec la direction du marché de l’agriculture au Crédit Mutuel de Bretagne (CMB).

« Nos 72 vaches ont généré 288 000 € de marge sur coût alimentaire sur les 12 derniers mois »

Une forte productivité laitière associée à une très bonne valorisation des fourrages : les ingrédients sont réunis pour assurer une excellente marge sur coût alimentaire avec un « juste » prix du lait. D’octobre 2022 à octobre 2023 (sur 12 mois glissants), elle est de 333 € par vache présente (y compris les taries) et par mois (11 € / VL présente / j). Elle dépasse de 93 € la moyenne des élevages laitiers Ornais (240 € de MCA / mois). Ramenée à l’année, le Gaec des Bruyères dégage 288 000 € de marge sur coût alimentaire, près du double de celle d’il y a six ans.

Avec 14000 kg de lait par vache, le monitoring est devenu indispensable.

Les vaches très hautes productrices ont tendance à exprimer des chaleurs plus courtes, plus silencieuses, au point que certaines d’entre elles peuvent échapper à la surveillance. « C’est un phénomène lié à l’augmentation du niveau de production » souligne Guillaume Vincent qui en a conclu qu’il lui fallait être meilleur dans la détection des chaleurs et dans le moment d’inséminer. Il a laissé ses certitudes de côté et a décidé de se faire aider par un outil de monitoring.