Jules Hermelin docteur en anthropologie a étudié les raisons et les conséquences de la déprise laitière dans le sud du Finistère… avant de projeter de s’installer lui-même en élevage laitier dans cette région.
Pour Jules Hermelin, anthropologue, la déprise laitière a un effet boule de neige : elle démotive l’installation et nourrie la déprise. De moins en moins de monde partage le même mode de vie, le recours à l’entr’aide diminue. L’ambiance laitière s’amenuise et les éleveurs se sentent de plus en plus isolés. La diversification des modes d’élevage dans une même zone, où les systèmes herbagers côtoient les élevages robotisés en bâtiment, limite les échanges entre éleveurs qui n’ont plus l’impression « de faire le même métier et de pouvoir partager des expériences de vie ». Or, pour 60% des porteurs de projet d’installation, le travail en commun, le collectif est très important dans l’intérêt du métier.
L’exigence technique qui prend de plus en plus d’importance pour faire face aux enjeux économiques est un autre frein à l’entrée dans l’élevage laitier selon l’anthropologue. Être passionné d’élevage, aimer prendre soin des animaux n’est plus suffisant pour s’installer. C’est pourtant la première motivation d’installation des jeunes. Pour Jules Hermelin, rien n’est irrémédiable, il existe des opportunités d’installation. En s’installant dans des zones avec une forte densité laitière pour rompre l’isolement, en adoptant des modes de production économiques à coût d’entrée abordable. Lui-même projette de s’installer éleveur laitier dans le Sud-Finistère en système bio pâturant.